Mardi 11 mai, Aurélie Vion, assistante ingénieure d'études à l'Institut Océanographique Paul Ricard s'est déplacée au collège à la rencontre de la classe environnement. La classe a beaucoup travaillé cette année sur l'origine des déchets qu'on retrouve trop souvent dans la mer Méditerranée, afin de réaliser une affiche, des photos et un clip de prévention. En revanche, ils ont eu peu d'occasions de se familiariser avec les espèces de la mer Méditerranée. La conférence d'Aurélie leur a donc permis de découvrir la biodiversité de cette mer, tout en révisant le principe de la classication des espèces, puis ils ont pu en apprendre davantage sur un élément très précieux des océans, le plancton et en observer 4 espèces au microscope.

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Aurélie a commencé sa conférence en présentant les caractéristiques des océans qui couvrent environ 70% de la surface de la Terre. Leur connaissance ainsi que celle de la biodiversité qu'ils renferment est très importante car si l'on ne connait pas les choses, on ne peut pas les protéger. Les océans ont un rôle vital : ils produisent entre 50 et 75% du dioxygène que nous respirons; ils abritent une biodiversité très importante et ils nous nourrissent; ils sont aussi un régulateur du réchauffement climatique; enfin,  ils ont un rôle économique important.

Sur une coupe des océans, on peut découvrir la variété des reliefs de leur fond : le plateau continental (de 0 à 200 m de profondeur), les plaines abyssales (entre 4000 et 6000 m de profondeur), les fosses océaniques (dont la plus profonde dépasse 11000 m), les volcans sous-marins... On trouve des espèces dans toutes ces parties des océans, fixées aux substrats ou nageant en pleine eau.

La zone où la biodiversité est la plus importante est la zone euphotique, qui est située entre 0 et 200 m de profondeur : c'est la zone où la lumière est suffisante pour que les espèces végétales qui s'y trouvent puissent réaliser la photosynthèse. Dans cette zone, c'est proche des côtes qu'on va trouver la plus grande diversité : 90% de la flore et 70% de la faune. Malheureusement cette zone est aussi la plus impactée par l'Homme.

Aurélie a ensuite présenté les particularités de la mer Méditerranée, une mer semi-fermée, avec seulement deux ouvertures, le détroit de Gibraltar vers l'océan Atlantique et le canal de Suez vers la mer Rouge puis l'océan Indien. Le renouvellement de l'eau y est très lent et de ce fait la mer Méditerranée est impactée durablement par la pollution.

On y trouve cependant une grande diversité de milieux où une biodiversité importante peut s'installer : fonds sableux, fonds rocheux, herbiers, coralligène, failles et grottes, pleine eau.  Trois types de végétaux peuvent s'observer en Méditerrannée : le phytoplancton, les algues (vertes, brunes et rouges) et les  plantes à fleurs aquatiques qui constituent des herbiers (posidonies, cymodocées, zostères). Les élèves savent que la posidonie est une plante endémique de la Méditérranée, c'est à dire que c'est le seul endroit où on la trouve. Les herbiers sont des écosystèmes très importants car ils servent de zone de ponte, de nourriture, d'abri à un grand nombre d'espèces animales.

Aurélie a poursuivi par la présentation des groupes (familles) d'animaux présents en Méditerranée, dont voici quelques exemples :

Les cnidaires, un groupe dont le nom vient du grec "knidē" qui veut dire ortie : ce sont donc des animaux urticants. On trouve dans ce groupe les méduses, les anémones de mer, les coraux, les gorgones. En Méditerranée on observe souvent la méduse Pelagia noctiluca et la Gorgone rouge est observable sur le coralligène.

 

La méduse Pelagia noctiluca                                                                                     Une anémone de mer

 

Les échinodermes, un groupe dont le préfixe "echino" en grec signifie épine : on trouve dans ce groupe les oursins, les étoiles de mer, les ophiures et les holothuries (ou concombres de mer).

Une holothurie dans l'herbier de cymodocées des salins de l'île des Embiez

 

Les mollusques, un groupe d'animaux qui possèdent un corps mou, avec parfois une coquille visible : on y touve les gastéropodes (limaces de mer, escargots de mer), les céphalopodes (seiches, poulpes) et les bivalves (moules, huitres et l'emblématique grande nacre, en voie de disparition).

 

Un poulpe et une coquille de mouile dans la lagune du Brusc

Coquille de grande nacre cassée, sur une plage du Gaou

 

Les crustacés, un groupe qui comprend les crevettes, les crabes, les langoustes, les homards...

 

Un crabe dans l'herbier des salins de l'île des Embiez et un Bernard-l'hermite

Evidemment dans la mer Méditerranée, on peut observer un grand nombre d'espèces du groupe des poissons. Ce groupe est divisé en deux, ceux qui ont un squelette cartilagineux (requins et raies) et ceux qui ont un squelette osseux (mérous, girelles, saupes, dorades, voici des espèces de poissons observables dans les herbiers ou fonds rocheux de Méditerranée). N'oublions pas les mammifères marins (phoque moine, en voie de disparition, baleines et dauphins), très bien représentés en Méditerranée et protégés dans un espace maritime appelé "Sanctuaire pelagos".

Un lien vers une vidéo de l'Institut Océanographique Paul Ricard : Un dauphin dans la lagune du Brusc https://www.youtube.com/watch?v=nfQ98Ez8xKg

Après cette présentation, les élèves ont dû reconnaître les différentes espèces et leur groupe sur une vidéo sous-marine filmée par Aurélie. Puis chacun a eu la photo d'une espèce et a dû la reconnaître et la placer dans son milieu de vie : pleine eau, sable, herbier, roche.

Après une récréation bien méritée, nous nous sommes dirigés vers la salle de SVT où Aurélie à présenté de façon plus précise le plancton. On appelle plancton, l'ensemble des espèces aquatiques qui dérivent au grès des courants. Il peut être végétal (phytoplancton) ou animal (zooplancton); il peut être microscopique ou macroscopique. Ainsi les méduses font partie du plancton. Aurélie a instité sur le rôle très important du phytoplancton : en effet, en réalisant la photosynthèse, celui-ci absorbe du dioxyde de carbone et produit 50% du dioxygène de l'air que nous respirons. Il est aussi à la base de la chaine alimentaire dans les océans.

Ce schéma vous montre l'importance du phyoplancton dans la châine alimentaire marine.

 

Malheureusement, le phytoplancton, alors qu'il permet de réguler le climat en absorbant une partie du CO2 de l'atmosphère, est menacé par le réchauffement climatique (qui provoque une acidification des océans), par les pesticides rejetés jusqu'à la mer et par la présence de produits pétroliers à la surface des océans. Si la quantité de phytoplancton diminue, alors le réchauffement climatique augmentera encore. Les chaines alimentaires marines seront perturbées et au bout de ces chaines alimentaires, il y a l'Homme.

Pour vérifier s'ils avaient bien compris le rôle du phytoplancton, les élèves ont complété un petit questionnaire pendant qu'Aurélie a préparé deux échantillons de phytoplanton et deux échantillons de zooplancton à observer au microscope.

 

 

Des artémies (artemia salina) et leurs oeufs au microscope.

Ce sont des crustacés microscopiques qui font partie du zooplanton.

L'après-midi s'est terminée après ces observations microscopiques, beaucoup d'informations ont été apportées et il faudra prendre le temps temps de tout revoir pour avoir une bonne connaissance des espèces méditerranéennes et des enjeux de leur protection.

Nous remercions Aurélie pour sa venue et espérons pouvoir poursuivre ces échanges avec l'Institut Océanographique Paul Ricard l'année prochaine, sur l'île des Embiez.