Vendredi 18 mars, les élèves de la 6°6 Environnement encadrés par Mme Belloc, Mme Riquelme et M Peyret, sont sortis aux Sablettes pour découvrir l'impact humain sur la biodiversité marine et littorale. A cette occasion, ils ont pu être acteurs de la protection de l'environnement en sauvant un animal protégé. Retour en image sur cette journée dans la suite!

 

 

Nous commençons par la découverte des activités humaines. Les élèves repèrent les élevages (pisciculture et mytiliculture), les ports et bateaux de plaisance, les installations touristiques (hôtels, restaurants), les autres loisirs nautiques (non motorisés: kayak, aviron, longe-côte, etc), les transports (bateau-bus), les ports et bateaux de pêche et plus lointaine l'activité militaire.

Ils entament alors un premier ramassage des déchets du côté de la Baie du Lazaret dans la Rade de Toulon. Les déchets collectés seront triés et quantifiés pour être enregistrés au titre des Initiatives Océanes de la Surfrider Foundation. Ils permettront de mieux comprendre d'où proviennent les pollutions observées. Nous ferons le lien avec les activités humaines listées par les élèves.

Avirons, hôtel et parking entourent cette grève.

 

Malgré la pollution, nous avons la chance d'observer une biodiversité étonnante et variée. La mosaïque de milieux (les herbiers de cymodocées, de posidonies, les fonds rocheux, sableux et vaseux)  nous donne à voir de nombreuses espèces comme les lièvres de mer (groupe des limaces de mer ou nudibranches)et d'autres plus communes vivent dans la laisse de mer ou sur les rochers. Nous découvrons, échoué, un encornet de belle taille certainement mort au large après la saison de reproduction et emporté vers la côte par le coup de vent des derniers jours.

Ommastrephes bartramii, l'encornet volant rouge (parce qu'il saute hors de l'eau et plane avec ses nageoires et membranes pour échapper à ses prédateurs).

 

Aplysia punctata, le lièvre de mer moucheté qui jette une encre pourpre pour leurrer puis un liquide visqueux pour faire croire au prédateur qu'il a réussi à la dévorer (et le désorienter). Il semble que nous observons un regroupement important en raison de la période de reproduction.

 

Upogebia sp, la crevette fouisseuse, entourée de nombreux crustacées amphipodes et isopodes, elle creuse des galeries bénéfiques aux herbiers.

 

  

Pelagia noctiluca, la méduse pélagique                            Actinia mediterranea, la tomate de mer

  

Une sabelle (le ver sort ses branchies du tube où il vit)                 Une anémone de mer fixée sur les rochers       
 

Le ramassage est interrompu lorsque Camélia et Jassime aperçoivent une tortue caouanne (Caretta caretta) en difficulté! Empêtrée dans des déchets qui encombrent les feuilles de cymodocées où elle s'est réfugiée, elle peine à sortir la tête pour respirer. Heureusement, Mike du club Aviron Seynois voisin parvient à traverser la mer de déchets pour l'extraire. Parvenue au bord, nous constatons que la partie ventrale de son plastron est enfoncée. Nous faisons intervenir les sapeurs-pompiers qui la prennent en charge. Peu habitués à ce genre d'intervention, nous appelons un contact de l'Institut Oceanographique Paul Ricard et laissons un message au CestMed (Centre d'étude et de sauvegarde des tortues marines de Méditerranée). Ces organismes conseilleront les sauveteurs jusqu'à ce que l'animal soit pris en charge à la fin de la journée par le CRFS (Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage) du Cap d'Antibes. Les élèves sont fiers d'avoir contribués à sauver un animal protégé en danger. Nous espérons que malgré ses blessures importantes, nous aurons bientôt de bonnes nouvelles!

La jeune tortue marine et en fond, dans la laisse de mer,  les déchets qui polluent son milieu.

 

Une fois la tortue entre de bonnes mains, les élèves pèsent leurs sacs puis posent fièrement. Nous avons trouvé des bouées et des filets recouverts de moules à mettre en lien avec la mytiliculture. De nombreuses canettes et emballages alimentaires provenants du parking ou du pluvial tout proche. Des médias filtrants rejettés de stations d'épurations parfois lointaines et bien d'autres déchets encore...

La classe et son "butin" : 17 kg de déchets.

 

Un exemple de déchet retrouvé.

 

Nous traversons alors la route pour jeter dans les containers appropriés nos déchets. Et nous nous rendons dans le parc Braudel pour pique-niquer. Ce temps de repos est bienvenu après les aventures de la matinée. Nous nous dirigeons ensuite vers la Plage des Sablettes et celle de St-Elme. Côté large, sous le vent, la côte est beaucoup moins polluée. Néanmoins, on trouve à cet endroit plus fréquenté par les promeneurs et autres touristes de nombreux mégots de cigarette. Des activités nautiques, on retrouve des morceaux de pneux utilisés comme ancrages ou comme pare-battage ou encore un aileron de planche ou des cordages. Les élèves ramassent aussi du verre poli. Sur l'une des plages, nous remarquons que des morceaux de matte de posidonies ont été arrachés, certainement par une drague (pêche). C'est l'occasion d'évoquer ces destructions, la constitution de la posidonie et les espèces qui y vivent.

Les élèves observent la posidonie.

 

 

Une holothurie (concombre de mer) tombe des rhizomes.

 

 

Sur les feuilles et les rhizomes nous observons des hydraires, des bryozoaires, des foraminifères, des oursins etc...

 

Une colonie d'hydraires sur une feuille.

 

Importante, cette journée à permis aux élèves d'apréhender concrètement les notions abordées en cours, de faire le constat des impacts humains sur la mer Méditerranée, d'échanger avec ses usagers et de contribuer par leurs actions à la préservation de ce milieu. Les fruits de cette sortie seront encore utilisés lors de nombreuses séances en classe pour éveiller leur citoyenneté, mieux apprendre les notions du programme. Plus largement cela contribuera à sensibiliser l'ensemble de la communauté du collège voire au delà et peut-être de nouer de nouveaux partenariats.

Merci aux élèves et à ceux qui sont engagés à nos côtés.