Depuis trois ans, grâce à la convention passée avec le rucher pédagogique du Pradet, trois ruches sont installées au collège, dans l'espace vert situé derrière les bureaux de l'administration. Les abeilles, leur rôle dans la nature, leur élevage et la fabrication du miel sont au coeur de différents projets pédagogiques menés chaque année. La présence des abeilles au collège, dans ce milieu très urbain qu'est la cité Berthe, est aussi un atout indispensable à la pollinisation des plantes cultivées dans les jardins de la SEGPA et aux alentours du collège.

Mardi 4 mai, c'est par une belle journée ensoleillée de printemps que la classe de 6°7 a donc pu assister à l'ouverture des ruches par Guillaume Briam, apiculteur au rucher pédagogique du Pradet. Afin de conforter le lien entre le collège, les élèves, les parents et les associations, et dans le cadre de ce projet qui fait partie du dispositif des "Cités éducatives", nous avons invité quelques membres de l'association "Femme dans la Cité" à participer à cette après-midi.

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Avant de procéder à la visite des ruches, Guillaume Briam a effectué un petit rappel des éléments essentiels à connaitre sur les abeilles et l'apiculture. Les élèves, qui avaient déjà eu cet hiver la visite de l'apiculteur, ont conservé de bonnes connaissances sur les abeilles, ce qui témoigne de l'intérêt qu'ils portent à ce projet.

Les abeilles européennes (Apis mellifera) sont des insectes sociaux qui vivent en colonie. Elles élèvent leurs jeunes et stockent leur nourriture dans des alvèoles qu'elles construisent en cire. Pour récupérer du miel, l'Homme a d'abord été le chercher dans les "nids" sauvages (souvent construits dans des cavités ou accrochés à des branches). Pour faciliter la récupération du miel, il a ensuite construit des ruches pour que les abeilles s'installent dedans et soient ainsi à proximité de l'Homme.

Un essaim sauvage

Dans les premières ruches, comme celles en paille ou en liège présentées par Guillaume, récupérer le miel nécessitait d'écraser tous les rayons de cire, ce qui obligeait les abeilles à les reconstruire à chaque fois et à refaire leur stock de miel et de pollen. Dans les ruches modernes, une partie de la ruche (le corps de ruche) contient les rayons de cire où les abeilles élèvent leurs larves et stokent leurs réserves. L'apiculteur ne touche pas à ce miel, il ne prélèvera que celui qui est stocké dans une autre partie de la ruche (la hausse). Ainsi, le prélèvement du miel ne détruit plus l'habitat des abeilles.

    

Le miel, qui est la source de sucres et donc d'énergie pour les abeilles est une transformation du nectar qu'elles récupèrent avec leur trompe dans les fleurs qu'elles butinent. Lors du butinage, les abeilles récupèrent aussi du pollen (source de protéines) grâce aux poils sur leur corps; le pollen accroché aux poils est ensuite peigné et ramené sur les pattes arrières au niveau des "corbeilles à pollen". La couleur du pollen varie suivant la fleur butinée, il est de la couleur du coeur de la fleur.

  

Dans la colonie d'abeilles, il y a une reine, qui est fécondée en dehors de la ruche au début de sa vie, puis qui passe le restant de ses jours à l'intérieur de la ruche, à pondre (environ 2000 oeuf par jour). Il y a aussi les mâles, appelés faux-bourdons, qui ne servent qu'à féconder la reine, sinon ils ne savent rien faire tous seuls, ils sont même nourris par les ouvrières. La plus grande majorité des abeilles sont des ouvrières, qui réalisent successivement dans leur vie toutes les tâches de la ruche : nettoyer les alvéoles, nourir les larves, transférer et stocker le nectar, ventiler la ruche, construire les alvéoles, surveiller la ruche et enfin butiner les fleurs.

Après cette introduction instructive, nous sommes allés observer en direct les abeilles dans les ruches. D'abord, nous nous sommes équipés du chapeau et du voile d'apiculteur pour nous protéger, pendant que Guillaume, lui, a préparé l'enfumoir.

 

Pour ouvrir la ruche, il faut d'abord enlever le toit, puis le couvre-cadres et enfumer un peu l'intérieur de la ruche pour pouvoir soulever délicatement le premier cadre vertical. Enfumer la ruche ne sert pas à endormir les abeilles mais à les distraire, en leur faisant croire que la ruche est en feu, ainsi elles s'occupent de faire des réserves de nourriture et pas de nous. La fumée masque aussi les phéromones d'alarme envoyées par les ouvrières gardiennes.

  

Guillaume soulève le cadre en le tenant par les "oreilles", de chaque côté. Il inspecte chaque face du cadre avant de nous le montrer. Quand il inspecte un cadre, un apiculteur observe le couvain : dans le couvain ouvert, il vérifie s'il y a des oeufs et des larves qui se développent; pour le couvain fermé, où se trouvent les nymphes, il vérifie les opercules pour savoir s'ils sont en bonne santé.

 

  

Sur les cadres, l'apiculteur regarde aussi si les abeilles sont en bonne santé car elles peuvent être attaquées par des parasites comme le varroa. Il regarde aussi si les réserves de miel et de pollen, situées à la périphérie des cadres de couvain, sont suffisantes.

Avant de refermer les ruches, Guillaume a placé une hausse sur chaque corps de ruche, peut-être auront nous le plaisir d'avoir une récolte de miel au collège au mois de juin.

Ce fut une belle après-midi pour observer les abeilles dans leur environnement. Les élèves comme les adultes ont été conquis. Ainsi Madame El Kandi témoigne de son après-midi :

Pour remercier Guillaume de sa venue, les élèves de 6°7 lui ont offert un jeu sur les abeilles qu'ils ont créé avec leurs professeurs, Mme Nicolaieff, Mme Dagnicourt, Mme Riquelme, Mme Belloc et M. Peyret.

Au début du mois de juin, ce seront deux classes de l'école Lucie Aubrac qui participeront à leur tour à l'ouverture des ruches au collège. Nous leur souhaitons une aussi belle après-midi que la nôtre.